Agroalimentaire : une blockchain en temps réel

Les contrôles qualité portent souvent sur des produits déjà distribués, comme en attestent les récents scandales dans la chaine agroalimentaire : lait infantile contaminé chez Lactalis, barres chocolatées rappelées chez Mars, tartes au chocolat contaminées distribuées par Ikea ou encore les tristement célèbres lasagnes au cheval. Ce qui fait dire à Stefano Volpi, co-fondateur de Connecting Food en 2016, que « lorsque 50 à 70 % de vos produits partent chez le consommateur sans être validés, il existe forcément un risque ».

En temps réel

La start-up Connecting Food, en partenariat avec l’organisme public de recherche CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives travaillant notamment dans la recherche technologique pour l’industrie), développe une technologie blockchain en temps réel dédiée à la filière agro-alimentaire.

La solution de Food Connecting permettra un audit du produit en temps réel vis-à-vis du cahier des charges établi par la marque : les produits commercialisés répondront exactement aux spécifications de la marque. Ce nouvel outil utilisera principalement la blockchain, cette technologie permettant de rendre infalsifiable les transactions.

Les innovations issues de ce partenariat de trois ans avec l’expertise du CEA devraient permettre de suivre chaque aliment, promettant de « rendre plus efficace l’audit de la conformité des produits tout au long de leur chaîne de production, pour veiller au respect des promesses de leurs marques », indique le communiqué.

Alertes automatiques

En cas de non-conformité, des alertes sont déclenchées, en identifiant les sources qui posent problème. « Le système est capable d’encoder les règles de détection et de validation et de mener un raisonnement à l’aide de techniques d’intelligence artificielle. Le raisonnement est prouvé correct et le résultat de l’audit certifiable », indique le communiqué du CEA.

Le défi technique concerne :

• la véracité de l’information enregistrée en vérifiant les sources d’information : un capteur en panne ou piraté introduit de fausses informations dans la blockchain
• la détection « au plus tôt » de la non-conformité d’un produit au cahier des charges, en tenant compte de la co-existence de plusieurs cahiers des charges et du recoupement des sources
• la gestion des volumes de transactions, en tenant compte de la multiplicité des participants et de leurs différentes activités.

Ethikchain

Ethikchain tente également de répondre à ce besoin de “sécurité des denrées alimentaires” mais plus orienté vers le consommateur final, toujours en s’appuyant sur la blockchain. Grâce à la blockchain et au smart contact, le producteur sera payé instantanément après réception de la marchandise par le distributeur.

Dès mai 2018, la start-up va proposer cette solution connectée pour pouvoir prouver l’authenticité de leurs produits : l’application permet une traçabilité sécurisée et une transparence totale dans la chaîne d’approvisionnement. Elle cible principalement le marché des producteurs en circuit-court, des producteurs de viande bio, des distributeurs bovins et des distributeurs viticoles français vers l’Asie.

Avec Ethikchain, chaque étape de la distribution est enregistrée dans la blockchain en scannant le bon de livraison ou bon de commande depuis l’application. « Nous permettons à tous les produits physiques de posséder une identité numérique qui prouve leur authenticité et leur origine tout au long de leur parcours », résume Nicolas Guarino, fondateur d’Ethikchain.« L’information est ainsi consultable, à tout moment, par les utilisateurs d’Ethikchain. Les avantages pour le consommateurs, les entreprises, la supply chain et l’environnement sont considérables. »