Des NFT au service de la supply chain

Le NFT se présente en effet sous la forme d’un document numérique qui constitue une forme de contrat, enregistré grâce à la technologie blockchain. Ainsi, le NFT est visible publiquement mais les modifications apportées sont sauvegardées, sans être modifiable par un tiers.

Accès aux métadonnées

Le NFT est de surcroit non fongible : il ne peut être échangé, contrairement, à un bitcoin par exemple, ou de la monnaie ordinaire. Il a été créé pour certifier qu’une personne est bien la propriétaire légitime de l’actif qui y est associé. « Grâce au NFT, nous pouvons accéder aux métadonnées de certains produits. Il contient des informations telles que le responsable actuel ayant en charge le jeton NFT, l’endroit où il se trouve et certaines caractéristiques comme le poids, la taille ou les certifications associées », souligne le spécialiste des solutions d’entreposage Mecalux.
Les informations sont mises à jour dans le NFT, lui-même stocké dans le réseau blockchain, au fur et à mesure que le produit progresse dans la chaîne d’approvisionnement. Lorsque les marchandises arrivent à destination, un historique détaillé et fiable de l’ensemble du parcours du produit est répertorié, depuis son point de départ jusqu’à sa livraison.

Question de la responsabilité

« À chaque étape de la chaîne logistique, la propriété du NFT est transférée tout comme la responsabilité du produit physique qui lui est associée. En adossant certificat numérique et métadonnées liées à un colis (caractéristiques techniques, certifications, noms des propriétaires successifs de l’objet…), chaque acteur de la chaîne logistique devient responsable du produit transporté au moment où il en a la charge », précise le chef du laboratoire innovation CapGemini.

La start-up française Ownest, qui utilise les NFT pour la traçabilité des colis, parle ainsi de « NFT de responsabilité », fonctionnant comme de véritables titres de propriété : lorsqu’un transporteur A transfère son chargement à B, il lui propose le certificat associé. « Grâce aux informations infalsifiables contenues dans le NFT, le transporteur B peut vérifier l’intégrité de la marchandise. Si l’état du produit n’est pas conforme (paquet endommagé, température de stockage inadaptée…), il peut le refuser et, de facto, désengager entièrement sa responsabilité », poursuit le chef du laboratoire innovation CapGemini.

Start-up Ownest

Pour savoir qui est responsable de l’envoi d’un objet à un moment précis, Ownest a donc conçu une application sur laquelle s’inscrivent les chauffeurs, caristes et employés d’entrepôt. Chacun reçoit un portefeuille virtuel sur lequel transitent les NFT. Une palette correspond par exemple à un NFT. L’application se rémunère en fonction du nombre d’utilisateurs et de transferts. Mais le système reste moins cher que les puces RFID.

Depuis 2021, Ownest collabore par exemple avec la marketplace Cdiscount pour tracer les colis à forte valeur via cette technologie du NFT. L’objectif ? Suivre les transferts de responsabilité sur l’ensemble du parcours d’un colis, de l’entrepôt jusqu’au client final, pour identifier la responsabilité des acteurs à la moindre réclamation. Après un projet pilote concluant, un contrat de trois ans a été signé en 2021 pour utiliser la solution sur 2,5 millions de colis de plus de 30 kilos.