EuroAirport investit pour la santé

« Les passagers représentent le business primaire d’un aéroport, mais beaucoup commencent à voir l’importance du fret », observe Gian Carlo Alessi, directeur du département Cargo de l’EuroAirport. Pour se positionner sur cette activité, l’aéroport franco-suisse a mis en service en 2015 le Cargo terminal. L’investissement de 40 millions d’euros a permis à l’aéroport de se doter d’une halle de 21 000 m2 en température dirigée (15-25 °C) et de 6 000 m2 de bureaux. Un total de 35 aérothermes permet de maintenir une température de 19 °C tout au long de l’année, précise Gian Carlo Alessi. Des installations qui intéressent le secteur de la santé. « 60 à 70 % des marchandises traitées ici sont des produits pharmaceutiques », indique le dirigeant. En 2016, les volumes de fret ont représenté 101 300 tonnes. Des acteurs de la logistique et du transport se positionnent. A l’exemple d’Heppner.
Une certification CEIV Pharma attendue pour juillet 2017
Pour renforcer cette activité, l’EuroAirport est entré en juin 2016 dans une démarche de certification IATA CEIV Pharma. « Cette norme atteste que les spécialistes formés et testés sur place disposent du savoir-faire nécessaire pour garantir le transport sécurisé de produits pharmaceutiques sensibles aux variations de température », signale l’aéroport. Une certification attendue pour juillet 2017, selon Gian Carlo Alessi.
Investir pour les températures +2 °C - +8 °C
Toujours dans cette volonté de renforcer son offre vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques, le dirigeant cite une réflexion en cours pour la construction d’un espace sous température de 5 °C. « La majorité des produits sont à température ambiante mais des clients aimeraient transporter des produits en 2-8 °C. Nous réfléchissons à un espace où nous pourrions stocker et construire des palettes avions ou charger des containeurs actifs », détaille Gian Carlo Alessi. Une étude en cours devrait permettre de lancer le projet en 2017, pour une mise en service l’année suivante, indique le dirigeant.
Des installations dimensionnées pour la santé
Cette installation viendrait ainsi compléter le terminal existant aujourd’hui opéré par « sept compagnies de manutention », à l’exemple de SwissPort et DHL. Le Cargo terminal est divisé en 7 modules de 3 000 m2 chacun. Les camions accèdent soit aux 2 modules de la partie française via 18 rampes, soit aux 5 modules de la partie suisse via 42 rampes. « Les marchandises sont livrées par différents fournisseurs aux compagnies de manutention qui font les vérifications, construisent les palettes pour les avions, apposent les étiquettes… », détaille Gian Carlo Alessi. Il précise que les palettes pour les avions peuvent atteindre 3 mètres de hauteur. Le terminal accueille également des envirotainers « dernière génération pour le transport de marchandise dans des conditions de températures pouvant allées de +20 °C à -20 °C », précise le directeur de l’activité. Une fois les marchandises prêtes à être chargées dans un avion, elles sont dédouanées afin de sortir du module français ou suisse. Elles passent alors dans le couloir international avant de sortir du terminal pour son chargement dans l’avion. Si aujourd’hui, la marchandise doit transiter le long du bâtiment avant d’atteindre la zone de chargement, une interface prévue pour septembre ou octobre 2017 devrait permettre de réduire cette distance.