L’intralogistique surfe sur les besoins du multicanal

Le syndicat CISMA (Construction Infrastructure Sidérurgie et Manutention) rassemble la majorité des acteurs intralogistiques français autour des chariots, des systèmes mécanisés et du rayonnage. Incluant aussi le levage industriel, sa branche « manutention » est à l’origine de 52 % du chiffre d’affaires de ses membres*... et se porte bien. « Depuis 3 ans, sa progression est à 2 chiffres », souligne Renaud Buronfosse, délégué général du CISMA. Sa croissance de 13,6 % en 2017 lui a ainsi permis de dégager un chiffre d’affaires de 4,54 Mds€.

Densification du stockage

Hors levage industriel (22 % des 4,54 Mds), l’intralogistique profite à plein des changements en cours dans la distribution qui exprime de nouveaux besoins logistiques adossés à de nouveaux équipements intralogistiques. L’explosion du e-commerce intensifie en effet la préparation au détail et à l’unité, et accélère les processus et les flux posant l’automatisation au cœur des réflexions.

La distribution multicanale induite se concentre sous des plateformes XXL plus ou moins mécanisées. Sur fond d’urbanisation croissante, cette dernière qu’elle soit BtoB ou BtoC, est confrontée à de nouvelles contraintes de mobilité dans les villes. Amplifié par la rareté et donc le renchérissement du foncier disponible aux activités logistiques, l’une des conséquences est « la densification du stockage » constate Christian Sauzin, directeur Marketing Fenwick-Linde France et ce, qu’elle que soit les surfaces en jeu ou le nombre de références à traiter.

Record sur les chariots

Avec plus de 72 000 unités vendues, un record, les chariots s’apprécient de 15 % en 2017 pour un chiffre d’affaires de 1,7 Md€ (+ 14,1 %). « Tous ses segments se développent alimentés par le renouvellement des parcs et le dispositif de suramortissement qui a boosté les ventes jusqu’en avril ». La transition progressive vers l’électrique se confirme, portée par la nouvelle technologie Lithium-ion. Sa part de marché s’élève à plus de 87 % autour des magasiniers (52 165 unités, + 13 %) et des porte-à-faux (10 300, + 19 %).

Quant aux thermiques, ils progressent de 15 % avec près de 9 000 machines vendues. A ce parc s’ajoutent les chariots manuels et tout-terrain qui consolident 34 500 matériels environ. « Le début de l’année 2018 est également soutenu », confie Renaud Buronfosse. Alors que le CISMA réfléchit à la création d’une nouvelle statistique sur les systèmes automatisés, la vente de chariots autonomes représenterait 3 000 unités l’an passé à l’échelle de l’Europe.

Montée en puissance

A l’origine d’un chiffre d’affaires de 1,6 Md€ (+ 17,4 %), les systèmes pour charges unitaires sont les autres grands bénéficiaires des évolutions de la distribution multicanale. Les applications pour cartons et bacs progressent de 25 % et celles pour palettes de 3 % (+ 20 % pour les autres charges). Le segment le plus dynamique concerne cependant le traitement des bagages (+ 700 % !).

Dans une moindre mesure, les rayonnages en profitent aussi avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 200 M€ (+ 10 %). « En difficulté il y a encore quatre ans, le rayonnage reprend de la vigueur avec une croissance de 15 % dans les domaines du rayonnage à palettes, cantilevers, et rayonnages légers et mi-lourds  », relève Renaud Buronfosse.

Pour le délégué général, l’une des évolutions de l’offre pour croiser les nouvelles attentes du marché semble passer par la fusion et le rapprochement des expertises des acteurs de la manutention vers une offre intralogistique plus globale. Pour 2018, le CISMA anticipe un tassement de la croissance de sa branche Manutention à hauteur de 6 %.

Erick Demangeon

*8,77 Mds€ (+ 11,6 %) dont plus de 54 % réalisé à l’exportation