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Réindustrialisation : 201 ouvertures nettes de sites industriels en 2023, contre 176 en 2022

Le SITL 2024 a réuni 25 000 participants, une fréquentation en hausse de 16 %

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Le camion neuf sera rare et cher en 2022

, par Erick Demangeon

339 jours, tel est le délai de livraison d’un camion neuf commandé aujourd’hui selon l’Observatoire du véhicule industriel. La difficulté des constructeurs à satisfaire une demande en forte croissance s’accompagne d’une inflation générale des prix et ralentirait les renouvellements en faveur de modèles plus « verts ».

Depuis plusieurs mois déjà, les chaînes d’approvisionnement de la construction automobile sont perturbées par plusieurs facteurs rappelés par Jean-Michel Mercier : « pénuries de matières premières, de composants, de capacités de transports internationaux voire de main d’œuvre dans un contexte sanitaire qui apporte aussi son lot d’incertitudes ». A l’heure où la demande en camions est en forte croissance dans tous les pays européens, les capacités de production des constructeurs sont du coup « bridées » et les délais de livraison s’allongent « à des niveaux jamais vus ». Le directeur de l’OVI les estime à « 339 j chez les constructeurs et à 149 j chez les carrossiers, les deux délais se cumulant parfois pour les véhicules techniques ». Quant à la solution de repli consistant à recourir au marché de l’occasion, elle semble épuisée également. « Les transporteurs routiers (comme les acteurs du BTP, 2e grand client de véhicules industriels, ndlr) conservent leurs véhicules plus longtemps et retardent leur renouvellement qui alimente normalement le marché d’occasion. Tous les stocks d’occasion sont au plus bas aujourd’hui ».

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Jean-Michel Mercier, directeur de l’Observatoire du véhicule industriel

Un marché « bridé » par l’offre

Le bilan 2021 et les prévisions 2022 présentés le 11 janvier par l’Observatoire reflètent ces déséquilibres entre l’offre et la demande « appelés à durer ». Pour l’année écoulée, il recense près de 44 100 immatriculations (+ 5,7 %) composées à 51,6 % de tracteurs (+ 9 %) et à 48,4 % de porteurs (+ 2,4 %). Avec 437 200 véhicules, le marché des utilitaires progresse de 8,4 % tandis que la carrosserie a connu une année contrastée : + 2 % sur le segment des porteurs, étale pour les remorques et semi-remorques et + 19,5 % sur le segment des utilitaires.
Pour 2022, les prévisions de l’OVI intègrent les carnets ou stocks de commandes. « Ils sont pleins », déclare Jean-Michel Mercier. Son hypothèse basse reprend la moyenne décennale du marché français du véhicule industriel neuf, soit 45 000 camions (+ 2 %). Dans son hypothèse haute, le marché se hisserait jusqu’à 50 000 unités (+ 11 %). Selon les deux scenarii, le nombre de porteurs neufs s’élèverait entre 20 000 et 23 500 (- 6 à + 10 %) et celui des tracteurs entre 25 000 et 26 500 (+ 10 à + 16 %).

Inflation et transition énergétique fragilisée

Sur le marché du véhicule neuf comme sur celui de l’occasion, le déséquilibre entre l’offre et la demande provoque aussi une inflation tarifaire. Pour les véhicules neufs, cette inflation intègre l’augmentation des coûts de revient des constructeurs et serait de 10 % pour les tracteurs, 9 % pour les porteurs et de 6 % pour les utilitaires.
En plus d’augmenter le poste Réparation - SAV des véhicules, le report des renouvellements retarde enfin la transition des flottes vers des modèles plus performants au plan environnemental ou fonctionnant avec des énergies alternatives au diesel et aux essences. En 2021, la part des immatriculations neuves de camions fonctionnant avec des énergies alternatives s’est élevée « à 10 % seulement, biocarburant B100 inclus qui est avec le GNV les seules solutions opérationnelles aujourd’hui », rappelle l’OVI. Ce taux est jugé « insuffisant » au regard des échéances fixées en matière de transition énergétique dans le transport routier lourd et dans les Zones à faibles émissions (ZFE). Jean-Michel Mercier estime ces calendriers « intenables » et appelle à les ajuster.

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