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Le réseau transeuropéen des transports bientôt révisé

, par Erick Demangeon

En septembre, la Commission européenne publiera un projet de révision du réseau transeuropéen des transports (RTE-T) assorti d’un budget de 33 Mds€. L’occasion d’accélérer plusieurs projets croisant l’objectif de décarbonation des transports d’ici 2050 comme la liaison ferroviaire Lyon-Turin.

Depuis 1996, le RTE-T guide le développement des infrastructures du secteur et a pour mission de connecter les réseaux routiers, ferroviaires, fluviaux ainsi que les ports et aéroports des Etats membres. Après plusieurs modifications dont la dernière remonte à 2013, le RTE-T comprend deux réseaux : « central » couvrant les connexions intra européennes jugées stratégiques autour de 9 corridors dont l’achèvement est prévu d’ici 2030, et « global » visant à désenclaver toutes les régions européennes d’ici 2050 en les reliant au premier réseau.
Le financement du RTE-T s’appuie principalement sur le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE) dont les modalités pour la période 2021-2027 seront arrêtées cet été également. Son budget déjà connu s’élèvera à 33 Mds€ environ dont les deux-tiers seront consacrés à l’entretien des infrastructures de transport existantes et à l’aménagement de nouvelles en priorisant les modes alternatifs à la route et à l’aérien.
Plusieurs dossiers français sont concernés par la révision du RTE-T. Leur inscription leurs permettrait d’être éligibles au MIE. Tel le cas du prolongement des corridors Atlantique et Mer du Nord-Méditerranée aux ports transmanche bretons et normands. A l’image de Roscoff et de Cherbourg, ils proposent des services maritimes avec l’Irlande garantissant une continuité territoriale entre l’Union européenne et l’Irlande depuis le Brexit.

Liaison ferroviaire Lyon-Turin

Parmi les projets d’ores et déjà identifiés comme prioritaires, la liaison ferroviaire Lyon-Turin. En témoigne la décision prise le 24 mars par l’Union européenne d’augmenter son financement à cette infrastructure. De 40 %, son soutien financier passerait entre 50 et 55 % (dans l’attente de la validation du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe cet été). Il s’appliquerait à son tunnel de base ainsi qu’à ses voies d’accès en Italie et en France.

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20 % du tunnel de base de la liaison Lyon-Turin est réalisé.
® TELT

Pour le seul tunnel de base de 57,5 km évalué à 8,6 Mds€, la part de l’Europe s’élèvera alors à 4,5 Mds€ environ ; le solde étant financé par l’Italie (entre 2,3 et 2,4 Mds€) et la France (entre 1,7 et 1,8 Md€). Réunis par les CCI de la région Auvergne Rhône-Alpes lors d’un webinaire le 6 mai, les acteurs économiques français et italiens ont salué cette décision et ont confirmé la réalisation du tunnel de base d’ici 2030. Plus de 20 % serait déjà achevé. Le flou demeure en revanche sur ses voies d’accès. Quels que soient les tracés à l’étude, ces acteurs économiques demandent à ce que « leur gabarit soit adapté à celui du tunnel de base pour optimiser la massification des flux et le report modal de la route vers le rail ». En dépit du soutien financier apporté par l’Europe à la réalisation de ces voies, leur achèvement risque d’intervenir après 2030, entre 2032 et 2035 compte-tenu des hésitations actuelles.

Enjeux écologiques

Sur un trafic annuel de trois millions de poids lourds transitant par les Alpes entre la France et l’Italie, la liaison ferroviaire Lyon-Turin pourrait en capter un million. Ce report modal éviterait l’émission d’au moins deux millions de tonnes de CO2. La liaison est également présentée comme un moyen de conforter le pôle logistique de la région Auvergne Rhône-Alpes et de rééquilibrer les dessertes ferroviaires des ports de Marseille/Fos, Gênes, Barcelone et Valence par rapport à celles des ports du nord de l’Europe. Cette amélioration s’accompagnerait d’une concurrence accrue entre ces ports sud-européens selon Cecile Avezard, présidente de Medlink.
D’ici 2030, la construction du tunnel de base ainsi que de ses voies d’accès serait à l’origine de 16 000 emplois directs et indirects ainsi que de plusieurs milliers d’emplois induits.

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