- Transbordement de conteneurs sur une barge fluviale sur le port de Dunkerque
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Soutenue par des aides financières, la nouvelle alliance entre SNCF Réseau et Voies navigables de France encourage les chargeurs à utiliser le fluvial et le rail. Dans les ports français, le plein effet de leurs actions pâtit d’un manque de collaboration entre opérateurs.
Le 26 janvier dernier, SNCF Réseau et Voies navigables de France (VNF) nouaient une alliance fer/fleuve. Ses buts : développer de nouvelles solutions multimodales à l’intention des chargeurs, compagnies maritimes et commissionnaires de transport, et renforcer la résilience de leurs flux par des synergies et actions coordonnées. Cette alliance présentée aux Assises Port du futur du Cerema les 22 et 23 septembre « réalise une cartographie des flux par axe », informent Stéphanie Plancq de VNF et Abdelkrim Marchani de SNCF Réseau. Cette démarche vise « à identifier nos complémentarités » et à proposer des alternatives ferroviaires ou fluviales en cas de dysfonctionnement sur l’un des réseaux (pour maintenance ou lors de crues par exemple).
Aides financières
Pour soutenir cette approche, les deux gestionnaires d’infrastructures encouragent les chargeurs, compagnies maritimes et commissionnaires « à avoir le reflexe ferroviaire et fluvial et à avoir confiance dans ces deux modes ». Abdelkrim Marchani évoque par exemple la liaison Serqueux-Gisors rouverte au fret depuis le 15 mars 2021 : « elle dispose de sillons et a besoin de trafics pour se développer, traiter de nouveaux services et plus de fréquences ». Ces développements bénéficient d’aides financières directes versées par Haropa Port pour tous nouveaux services ferroviaires avec le port du Havre depuis le 10 février dernier. Ces aides ont déjà permis « de lancer une ligne hebdomadaire avec Chalon-sur-Saône et d’augmenter les fréquences avec Bordeaux », indique Véronique Hauchecorne, directrice des projets multimodaux de Haropa.
Echo à la convention de partenariat signée le 13 septembre avec l’AUTF, VNF accompagne aussi financièrement les projets des chargeurs via le Plan d’aide au report modal (PARM). « Il permet de financer des études, de couvrir les surcoûts des 10 premiers trajets fluviaux par rapport au routier ou de financer des équipements de manutention et de transport spécifiques ». S’ajoutent « des formations sur la voie d’eau », présente Stéphanie Plancq.
Les ports français en mal d’optimisations
Ces actions ciblent en priorité les pré et post acheminements portuaires massifiés dont la part demeure modeste en France. Dans les conteneurs par exemple, elle s’élève entre 4 à 9 % au Havre, Marseille/Fos et à Dunkerque contre 45 % à Anvers qui vise 57 % d’ici 2030. Pour le représentant du port belge Dominique Mathern, « le succès de ce report modal repose sur une approche de corridors qui équilibre les services dans les deux sens ».
Il s’appuie aussi sur la capacité des opérateurs, fluviaux comme ferroviaires, « à trouver des solutions et des optimisations ensemble ». Cette démarche collaborative peine à se mettre en œuvre dans les ports français. En témoigne le dossier des Terminal Handling Charges (THC), soit les coûts de manutention pour transborder une marchandise entre le maritime et un mode terrestre. En France, seul le fluvial les supporte sauf à Dunkerque grâce à une concertation et un effort partagé entre tous les acteurs de la place portuaire nordiste. Ailleurs comme à Anvers, les THC sont intégrés aux coûts de manutention acquittés par les compagnies maritimes.
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