- Bruno Hug de Larauze, pdg de Idea Groupe
La société coopérative nazairienne change d’identité pour mieux afficher son statut d’opérateur global de la supply chain et prévoit d’investir 70 millions d’euros.
Historiquement, MTTM était un opérateur portuaire de Loire-Atlantique, entre autres spécialisé dans le vrac alimentaire. Il a de fil en aiguille développé d’autres expertises en transport ou en logistique, emballage et transfert industriels. Il travaille en étroite collaboration avec des clients d’envergure, tels STX, Areva, Terrena, Thales ou Saint-Gobain, sur des projets logistiques et d’investissement à fort enjeu. « la demande nous oblige à faire davantage en matière d’ingénierie logistique, avec des démarches très ciblées en fonction des clients. Nous pouvons leur proposer une capacité d’engineering dans la durée à travers des partenariats étroits », commente Bruno Hug de Larauze, PDG du groupe.
Exemple comme un autre, l’entreprise vient de concrétiser une réflexion de trois ans, menée avec l’américain Spirit, sur l’acheminement de tronçons d’avions destinés à Airbus par voie maritime. Il a racheté cette année un site à Cherbourg dans le cadre de sa collaboration avec DCNS. Souvent situé au rang 2 des opérations, MTTM œuvre aussi pour les grands logisticiens comme DHL ou Kuehne+Nagel, dont il se veut complémentaire. La logistique industrielle et l’emballage représentent aujourd’hui deux tiers de ses revenus.
Pour se doter d’une identité plus conforme à cette nouvelle donne, MTTM se rebaptise Idéa Groupe et se réorganise en cinq branches (logistique, logistique vrac, emballage, maritime, transport), à la manière des grands acteurs du marché. La nouvelle entité a par ailleurs dévoilé le 12 décembre dernier sa stratégie pour les 5 prochaines années. 70 millions d’euros d’investissements (l’équivalent de son chiffre d’affaires) sont prévus d’investir dans les 5 prochaines années, afin de consolider une position d’opérateur portuaire et agroalimentaire, son offre de transport et ses prestations à valeur ajoutée en logistique globale. Un moyen de répondre aux nouvelles exigences d’un marché toujours plus réglementé, mondialisé et barré à l’entrée par les coûts élevés des projets.
Idéa, qui souhaite de plus étendre son offre au-delà de sa géographie naturelle et capitaliser sur ses expertises historiques dans le naval, l’alimentaire ou l’aéronautique, devrait ainsi créer 300 nouveaux emplois. « Nous avons déjà recruté 500 personnes en 5 ans, et créé 25 entreprises ces dernières années avec nos partenaires. Nous pouvons nous reposer sur notre solidité financière, avec 28 millions de fonds propres et 15 d’actifs immobiliers, ainsi que sur un ADN de Scop et une culture de la co-entreprise », explique le dirigeant, qui indique avoir en outre consulté sa clientèle pour bâtir cette stratégie, et aussi développé une fondation pour l’accompagnement des personnes handicapées. À l’heure où les projets logistiques se font de plus en plus complexes et nécessitent un dialogue toujours plus étroit entre gros donneurs d’ordres et prestataires, l’entreprise compte bien tabler sur ce capital culturel et humain…
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