Le projet CRC (Centre de routage collaboratif) est une plateforme de flux qui permettrait aux industriels de grouper leurs chargement à destination des distributeurs.
La mutualisation logistique est déjà une réalité ancrée chez un certain nombre de prestataires en France. Les initiatives se multiplient mais elles se heurtent à un obstacle majeur : elles touchent en profondeur les organisations et la démarche est structurellement lourde à mettre en oeuvre. « Ces contraintes freinent la généralisation de la mutualisation », constate Eric Ballot, des Mines ParisTech, partenaires de ce projet.
Sélectionné lors de l’appel à projets innovants du Club Déméter, le projet CRC vise au dépassement de ces contraintes par l’innovation organisationnelle. « Il nous faut inventer un rouage entre industriels et distributeurs qui prenne la forme de petites plateformes de flux qui soient mutualisées en amont et en aval », explique Xavier Perraudin, de la société 4S Network. Son principe consisterait à concentrer des flux au niveau régional sur un point de livraison unique pour optimiser les chargements. Les industriels auraient ainsi les moyens de grouper des chargements à destination de plusieurs clients distributeurs. Et ces derniers pourraient être livrés en camion complet. « C’est de la mutualisation multi-multi. Nous appelons cela un Centre de Routage Collaboratif », annonce Xavier Perraudin.
Le CRC pourrait de ce fait avoir des répercussions sur les émissions CO2. Les travaux théoriques de recherche engagés jusqu’à présent permettent « de viser raisonnablement sur une réduction des émissions de CO2 de l’ordre de 25% sur les flux concernés », avance Eric Ballot. Un projet extrémement stimulant qui a aboutit à l’élaboration d’un mode opératoire et d’une charte de fonctionnement pour rendre « les prochaines étapes très concrètes et très accessibles », se réjouit Jean-Marie Picard, du Club Déméter. Un premier CRC laboratoire est en tout cas prévu au cours du premier trimestre 2014, « avec la participation des membres du Club Déméter mais également, et de manière très ouverte, de tout acteur industriel ou distributeur qui souhaiterait rejoindre et partager cette même ambition ». A bon entendeur, salut !