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L’emploi fléchit dans le transport mais accélère dans la logistique

, par Erick Demangeon

L’OPTL, l’Observatoire prospectif des métiers et qualifications dans les transports et la logistique, a présenté son nouveau rapport le 18 décembre. Si les difficultés de recrutement persistent dans les transports, le segment logistique se distingue par la forte progression de ses salariés et la vigueur de sa pyramide des âges.

Près de 801 300 salariés travaillaient dans les transports, de fret et de passagers, et la logistique, en 2022. Au sein d’environ 42 100 établissements, cet effectif a augmenté de 1,3 %, soit plus de 10 000 emplois supplémentaires dans la branche, par rapport à 2021. « La croissance s’est ralentie, puisqu’en 2021, elle s’élevait à 4,2 % », selon le dernier rapport de l’OPTL. Deux salariés sur trois sont des conducteurs routiers, soit 537 000 chauffeurs. Plus modestes, les 1 605 établissements logistiques, recensés en France par l’Observatoire, emploient 57 200 salariés, soit 7,1 % des effectifs du secteur.

Sur les deux dernières années, le nombre des personnels logistiques a progressé de 9,1 % puis de 6,9 %. Des croissances très supérieures à celle observée dans la branche. Plus d’un tiers des 10 000 emplois créés en 2022 dans la branche l’ont été à l’initiative des prestataires logistiques.

Difficultés de recrutement

Le ralentissement des créations d’emplois dans le secteur devrait se poursuivre toutefois, selon l’Observatoire. Avec 3 700 postes supplémentaires, soit une hausse de l’ordre de 0,4 % seulement, il compterait 805 000 salariés, fin 2023. En dépit d’une conjoncture économique moins favorable et incertaine, «  l’emploi aurait pu croître plus rapidement s’il n’y avait pas eu autant de difficultés de recrutement », déplore Bruno Lefebvre. « Dans 15 % des établissements, les recrutements n’ont pas abouti. Au moins 9 300 postes seraient non pourvus dans la branche », indique le président de l’OPTL. Désistement, au mieux, aucun candidat, avec le profil recherché ou dans le temps imparti au recrutement, au pire, sont les principales difficultés citées par les entreprises. Selon l’Observatoire, la branche aurait proposé plus d’un million de postes en 2022 (+ 10 %) pour 590 000 demandeurs d’emplois potentiels avec les qualifications requises (- 5 % en 2022 après – 6 % en 2021).

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De gauche à droite : Michel Chalot et Bruno Lefebvre, vice-président et président de l’OPTL
OPTL

Besoin de sang neuf et jeune… sauf en logistique

Ces tensions risquent de se renforcer compte tenu de la pyramide des âges du secteur. L’âge moyen de ses salariés s’élève à 44 ans. « Les moins de 45 ans représentaient 55 % des effectifs en 2012 contre 45 % aujourd’hui. A contrario, les plus de 50 ans représentaient 29 % en 2012 contre 42 % désormais  », indique Michel Chalot, vice-président de l’Observatoire.
Deux indicateurs confirment ce vieillissement. Le taux de relève est le premier. Il exprime le nombre de salariés de moins de 30 ans pour un salarié de plus de 50 ans. Lorsqu’il est inférieur à 1, cela signifie que les moins de 30 ans sont moins nombreux que les plus de 50 ans. Dans la branche, il atteint 0,33 ; les plus de 50 ans y sont donc trois plus nombreux que les moins de 30 ans ! Le taux de renouvellement, le deuxième indicateur, présente le nombre de salariés de 50 ans et plus, sur l’effectif salarié total. Dans la branche, il s’établit à 39 %. Autrement dit, près de 40 % de ses effectifs partiront à la retraite sous peu.

Le segment logistique se distingue une nouvelle fois.Plus de 60 % de ses salariés ont une ancienneté inférieure à 4 ans, contre 7 ans dans le secteur. Ils sont aussi plus jeunes puisque le taux de relève y est de 0,95 et le taux de renouvellement de 22 %.

Concilier et sécuriser « vie pro et perso »

Pour l’OPTL, «  l’organisation et les conditions de travail constituent des leviers pour fidéliser et rendre attractif le secteur ». Son enquête sur ce thème montre que cet enjeu est d’ores et déjà pris en compte par les entreprises, mais insuffisamment sans doute. « 55 % des établissements ont mis en œuvre des actions pour mieux organiser les plannings et 48 % pour améliorer la communication interne sur ces enjeux. Au cours des 12 derniers mois, 28 % ont négocié un accord en lien avec l’organisation et les conditions de travail », selon Michel Chalot. Les primes et la reconnaissance sont les deux premiers moyens de valorisation cités par les entreprises, loin devant les promotions. Les actions autour des plannings et des temps de travail viseraient à mieux concilier « vie professionnelle et personnelle  », présentée comme une des faiblesses du secteur en matière d’attractivité.
Le segment logistique est concerné par cet enjeu par le biais de la sécurité notamment. Selon l’OPTL, son indice de fréquence des accidents de travail s’élève à 56,2 et est supérieur à celui du BTP par exemple (47,7).


Voir en ligne : https://optl.fr/

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