La fin du véhicule frigorifique ?

Jusqu’à présent, la fraicheur et la qualité d’un produit frais reposait sur un outil fondamental : le véhicule frigorifique. Ce n’est aujourd’hui plus nécessaire… La société Coldpack met aujourd’hui sur le marché un emballage isotherme breveté , l’Airliner : une structure gonflée en nid d’abeille aluminisée qui fournit une isolation optimale absorbant les chocs et permettant une économie d’espace dans l’entrepôt avec le stockage des emballages à plat. Cet emballage mis au point par le laboratoire Lawrence Berkeley en Californie dont le brevet a été acheté en 2003 a fait l’objet d’un partenariat avec Dupont de Nemours pour industrialiser la fabrication. L’emballage est composé de plusieurs films structurés en nid d’abeille, bloquant la transmission de frigories. Le volume de l’Airliner est constitué d’air ou de gaz.

Disposé dans une caisse carton du marché, l’Airliner s’accompagne de la carboglace fournie par Air Liquide. Cette glace sèche (-78°C) se transforme directement en gaz et crée une ambiance froide et bactériostatique. Cette source de froid autonome garantit une température de 0 à 8°C pendant 48h et jusqu’à 120h.

L’emballage (Coldpack) et le froid (Air Liquide) ne sont cependant pas suffisants pour fournir une solution complète. Il manque un réseau que Chronopost International apporte. Et un arrêté du 1 ^er juillet 2008 qui rend désormais possible l’utilisation de conteneurs auto-réfrigérés inférieurs à 2 m3. C’est précisément le métier de l’expressiste de transporter en B2B des colis de moins de 30 kg en flux tendus. Les trois acteurs ont ainsi signé un accord de partenariat et d’exclusivité pour les trois ans à venir.

Cette solution ouvre désormais les portes d’un vaste marché, celui du transport des produits frais en France. A commencer par celui des restaurateurs, principale cible du ChronoTemp dans un premier temps. Les premiers tests ont été concluants. « Nous pouvons livrer nos foies gras mi-cuits à l’ensemble de nos 60 boutiques et de nos 50 corners dans le respect de la règlementation de la chaîne du froid », indique Michel Artagnan, responsable gestion transports de la Comtesse du Barry. De là à ce qu’il remplace le véhicule frigorifique, apparu en 1947, il y a un très grand pas à franchir. Mais les promoteurs de cette solution table aujourd’hui sur un marché de 17 millions de colis. C’est déjà pas mal…