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Réindustrialisation : 201 ouvertures nettes de sites industriels en 2023, contre 176 en 2022

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Afilog, soif de logistique en régions

, par Erick Demangeon

Le 14 novembre au Palais d’Iéna à Paris, Afilog organise l’arrivée du Tour de France de la logistique. Depuis 2015 et après neuf étapes régionales, cette initiative a permis de lancer une large réflexion sur les enjeux stratégiques de cette fonction considérée comme « essentielle » dans les régions.
Membre du Conseil d’administration d’Afilog et directeur associé de Virtuo Industrial Property, Paulo Ferreira partage les enseignements de cette démarche originale.

Stratégies Logistique : plusieurs événements et rendez-vous récents semblent démontrer une nouvelle mobilisation des pouvoirs publics en faveur de la logistique. Pourquoi cette prise de conscience est-elle nécessaire ?

Paulo Ferreira : Depuis quelques années déjà, les professionnels de la logistique sont mieux écoutés par les pouvoirs publics mais aussi par les collectivités territoriales.
En témoignent les axes de la stratégie France Logistique 2025 présentés le 21 mars 2017 et la remise du rapport sur la compétitivité des chaînes logistiques le 16 septembre dernier suivie d’annonces par le Premier ministre Edouard Philippe.
Une satisfaction pour Afilog qui depuis sa création en 2001 œuvre à cette sensibilisation et mène un travail de pédagogie en faveur de cette fonction stratégique à l’origine de deux millions d’emplois en France et de 10 % de son PIB. Incontournable, la logistique est la cheville ouvrière sur laquelle repose l’évolution des comportements d’achats marquée par une distribution de plus en plus multicanale.
Dans ce contexte, le recul de la France dans l’indice de la Banque mondiale interpelle et impose une mobilisation de tous les acteurs privés et publics.

S.L. : Au cours des quatre dernières, neuf étapes* ont été organisées lors du Tour de la France de la logistique. Quels sont les constats et enseignements retirés de cette initiative ?

P.F. : Le point commun à tous les territoires est la dynamique autour de la logistique. Elle se concrétise par la richesse des projets et la diversité des besoins. Un deuxième constat concerne les outils de planification spatiale à la disposition des collectivités.
Bien que perfectibles, ils servent à organiser la fonction logistique dans les territoires. Les efforts de nos membres pour améliorer le design, l’empreinte carbone et l’intégration des bâtiments logistiques dans leur environnement y sont mieux reconnus. Les élus prennent conscience aussi que les entrepôts sont des PME qui hébergent des fonctions diverses et sont pourvoyeurs d’emplois qualifiés et non qualifiés.
Un point essentiel car le Tour de France a été à la rencontre de territoires qui traversent des mutations économiques et industrielles, et sont parfois confrontés à des taux de chômage élevés.

S.L. : Quelles actions et mesures sont susceptibles d’accompagner cette dynamique dans les territoires ?

P.F. : La mise en œuvre d’un écosystème favorable au développement de la logistique est un travail de longue haleine. C’est l’une des missions d’Afilog qui a déjà obtenu des résultats tangibles au plan réglementaire. Il faut néanmoins garder à l’esprit que les activités logistiques sont délocalisables. Il est donc nécessaire de se placer dans une démarche d’amélioration continue pour renforcer l’attractivité de la France.
Confirmés lors du Tour de France, les axes d’amélioration sont fiscaux, réglementaires et administratifs pour tendre, notamment, vers la réduction des délais d’instruction pour la construction des entrepôts et clarifier leur fiscalité. Plusieurs mesures annoncées par le Premier ministre le 16 septembre vont dans ce sens sachant que la réglementation française est de loin la plus rigoureuse en Europe. Cela a pour conséquence par exemple d’allonger les temps de procédure devenus incompatibles avec l’environnement économique actuel.
En France, le délai des procédures nécessaires à la construction d’un entrepôt est ainsi de onze à quinze mois contre six dans plusieurs pays limitrophes. Un réel enjeu apparaît aussi pour limiter l’artificialisation des sols.

S.L. : Face à cet enjeu, les friches industrielles n’offrent-elle pas de nouvelles opportunités foncières pour les activités logistiques ?

P.F. : La question est clairement posée dans les territoires et suppose la définition de règles spécifiques pour encourager les projets de reconversion des friches industrielles.
Ce soutien peut prendre plusieurs formes comme le « fléchage » logistique de certains projets, des approches réglementaires et fiscales dédiées pour diminuer le coût et les délais des reconversions. L’optimisation des fonciers disponibles passe aussi par l’innovation en matière de construction comme la conception de bâtiments optimisant leur « verticalité ».

S.L. : L’événement Lubrizol-Normandie Logistique réinterroge sur les mesures de prévention des bâtiments logistiques pour lutter contre les incendies. La règlementation en vigueur doit-elle être révisée ?

P.F. : L’origine de l’incendie de Normandie Logistique n’est pas connue à ce jour. Les analyses en cours démontreront si il existe d’éventuelles failles dans la réglementation en vigueur, pour les bâtiments classés Seveso en particulier.
En évolution et en amélioration constantes, les règles de prévention incendie appliquées aux entrepôts sont déjà très performantes.
Dès leur phase de construction, tous les bâtiments logistiques construits depuis l’arrêté ministériel du 5 août 2002 sont conçus et équipés pour prévenir les incendies et limiter leurs conséquences comme la propagation entre cellules.
L’analyse des incendies intervenus en France ces dernières années démontrent d’ailleurs que dans la grande majorité des cas, ils ont concerné des bâtiments anciens, réalisés avant les années 2000 et bien souvent non connus des services administratifs.
Un travail de fond doit être mené sur ces actifs pour les répertorier et mener, au cas par cas en tenant compte de leur bâti, les aménagements de prévention à mener.

S.L. : La création d’un Comité France Logistique rassemblant tous les professionnels privés de la logistique a été annoncée le 16 septembre par le Premier ministre. Quel rôle jouera Afilog au sein de ce Comité ?

P.F. : Afilog plaide depuis longtemps en faveur d’une structure ou d’un guichet unique capable de dialoguer et de remonter d’une seule voix les attentes des professionnels de la logistique auprès des pouvoirs publics et des collectivités territoriales. La création du Comité France Logistique croise cette attente. Afilog en sera l’une des forces vive et y sera source de propositions.

*Lyon, Saint-Martin-de-Crau, Toulouse, Le Havre, Lille, Bordeaux, Orléans, Nantes et Metz

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