Fret à voiles Europe/Etats-Unis : et maintenant qui veut charger ?

L’objectif est de créer un transport maritime décarboné entre l’Europe et l’Amérique dès 2024, avec deux liaisons hebdomadaires. Reste à savoir si les chargeurs répondront présents en « finalisant concrètement leurs engagements pour permettre le remplissage complet des bateaux », souligne le communiqué. L’Association des chargeurs en appelle d’ailleurs à une mobilisation des acteurs internationaux, avant la fin de cette année. Si les volumes espérés sont atteints, Zéphyr & Borée construira entre 10 et 12 navires à terme.

Lors de l’appel d’offres lancé début février, la proposition de Zéphyr & Borée s’est en effet démarquée par plusieurs critères, notamment l’utilisation du vent à plus de 50 % pour la propulsion principale du navire, la réduction de moitié des émissions carbonées par rapport au standard du marché et une taille de bateau pouvant embarquer 600 EVP (conteneurs 20 pieds).

Navires hybrides

Même s’il existe les technologies de batteries ou d’hydrogène, la propulsion éolienne semble être aujourd’hui la plus efficace, la plus rentable et la plus techniquement aboutie. Zéphyr & Borée n’abandonne pas la propulsion thermique pour autant, afin de garantir les mêmes ponctualités et délais que les navires traditionnels.

La start-up Zéphyr & Borée se positionne en effet sur un système hybride, à moteur et à voile, pour réduire l’impact carbone de 20 à 40% sans augmenter le prix. En septembre 2019, la jeune société a ainsi été retenue par ArianeGroup pour transporter les éléments de son nouveau lanceur jusqu’à Kourou, en Guyane. Un premier navire est en construction en Pologne. Il devrait être opérationnel début 2023.

Nouvelle compagnie maritime

Zéphyr & Borée fait également partie de la création d’une nouvelle compagnie maritime sous forme de coopérative, Windcoop, afin d’importer des épices de Madagascar, pour le compte de la société Arcadie, acteur majeur des épices bio en France. Le projet prévoit la construction, début 2023, d’un porte conteneur à voiles de moyenne taille (85 mètres de long et tonnage de 1.400 tonnes).

Pour mémoire, l’Organisation maritime internationale (OMI) a fixé des objectifs une réduction de l’empreinte carbone des transports maritimes de 40 % d’ici 2030 et de 70 % d’ici 2050.