- A Bonneuil et à La Bourdonnais (photo), les manutentions sont assurées par Terminaux de Seine tandis que la barge et le pousseur sont affrétés auprès de la SCAT.
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Depuis 2012, les magasins parisiens de Franprix sont approvisionnés en produits secs par une logistique multimodale bas-carbone, pilotée par XPO Logistics. Sa longévité témoigne de son efficacité, fruit d’améliorations environnementales et opérationnelles continues. Elle le doit aussi à la décision de la filiale du groupe Casino de supporter son surcoût.
Les transporteurs et les logisticiens le répètent : ils s’engagent dans la transition énergétique mais ne peuvent pas supporter son coût seuls. L’exemple de Franprix est riche d’enseignements à ce titre. Depuis septembre 2012, le distributeur est le donneur d’ordre d’une logistique urbaine multimodale fleuve-route à Paris. Confiée à XPO Logistics, agissant en qualité de transporteur et de commissionnaire, cette dernière approvisionne ses magasins en produits secs (épicerie, boissons…).
Organisation fiable et ponctuelle
Chargées dans des caisses mobiles de 24 et 27 pieds (16 à 19 palettes de capacité), les marchandises partent en majorité de l’entrepôt Franprix à Chennevières-sur-Marne. Elles sont complétées par des expéditions au départ d’un site XPO à Bonneuil-sur-Marne. Après un trajet routier, les caisses sont regroupées au port de Bonneuil pour être chargées sur une barge. Laquelle réalise le parcours fluvial principal vers le port parisien de La Bourdonnais, au pied de la Tour Eiffel.
Déchargées, les caisses sont ensuite posées sur des véhicules avec hayon de 3 tonnes qui livrent 300 magasins Franprix dans l’Ouest de Paris et quelques villes limitrophes (100 au démarrage il y a 10 ans). Entre la passation de commandes et la livraison, deux jours s’écoulent : commandes et leurs préparations en J, trajets jusqu’à La Bourdonnais en J+1, livraison en J+2.
Les tournées terminées, les caisses, avec quelques palettes vides et cartons, sont retournées vers Bonneuil et Chennevières en empruntant le même parcours en sens inverse. « Cette organisation a démontré sa fiabilité et sa ponctualité. Elle prouve, encore plus aujourd’hui, sa pertinence face aux enjeux de décarbonation et de mobilité dans les villes », affirme le directeur général France de XPO Logistics, Bruno Kloeckner.
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- Bruno Kloeckner, directeur général France de XPO Logistics
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Plus vert mais plus cher
De 26 caisses mobiles lors de son lancement, cette logistique urbaine livre chaque jour 42 caisses mobiles aujourd’hui, avec schéma de substitution routier en cas d’empêchement de navigation sur la Marne et/ou la Seine (crue par exemple). « Chaque année, elle supprime 10 000 camions sur les routes franciliennes et dans la Capitale, l’équivalent de 500 000 km économisés. Elle évite aussi une trentaine d’accidents, plus ou moins graves », indique Bruno Kloeckner. Pour Franprix, cette organisation réduit de 20 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à une logistique 100 % routière. Au plan économique, la livraison d’une palette s’élève entre 21 à 22 € contre 13 à 14 € avec un schéma routier. Depuis le départ, ce surcoût est supporté par la filiale du groupe Casino.
Un coup d’avance ?
Le directeur de XPO est convaincu que la rentabilité de cette organisation multimodale va s’améliorer. Pour justifier sa prévision, il cite « les contraintes de circulation croissantes en zone urbaine et la meilleure prise en compte du prix carbone dans les transports. A l’heure des Zones à faibles émissions, nous incitons nos clients à étudier de nouvelles logistiques urbaines multimodales et bas-carbone. Si la voie d’eau peut y jouer un rôle de plus en plus important, elle ne pourra pas répondre à toutes les demandes car les capacités portuaires sont limitées dans les villes », prévient-il. Dans le cas de Franprix, XPO confie chercher des frets retours, en plus des cartons et palettes déjà pris en charge, pour améliorer la compétitivité du service.
Améliorations continues
En 2023, plusieurs évolutions vont renforcer un peu plus les performances environnementales de la logistique urbaine en place. En amont du parcours fluvial, les 7 véhicules qui transportent les caisses jusqu’au port de Bonneuil seront alimentés au B100. Ce choix accompagne la décision de Franprix de passer sa flotte propre sous ce biocarburant et d’aménager des cuves pour le stocker à Chennevières. « Ces véhicules sont loués sans conducteur à Franprix », précise Bruno Kloeckner. Sur le port de La Bourdonnais, les 10 véhicules équipés de remorques plateaux City qui livrent sur le dernier kilomètre, rouleront tous au gaz naturel contre 6 actuellement. XPO évalue en parallèle le déploiement de véhicules électriques sur ces tournées d’une vingtaine de kilomètres.
