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A deux millions de tonnes, le fret avionné par les aéroports français se contracte de plus de 16 % en 2020. Soumis aux restrictions sanitaires liées au Covid, le trafic passager dévisse de 67 %, réduisant fortement les mouvements d’avions de voyageurs et leurs capacités soute destinées au fret.
Désertés par leurs passagers pour cause de Covid, les aéroports français présents dans le fret ont maintenu une activité en 2020. Deux flux principaux de marchandises expliquent cette résistance selon Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français (UAF) qui tenait sa conférence de presse annuelle le 16 mars : « les envois liés au e-commerce en forte croissance et le fret sanitaire sous l’effet de la pandémie ». Au final, l’année 2020 se solde sur un repli du fret avionné de 16,5 % avec un trafic de deux millions de tonnes.
Paris-Vatry se distingue
Par zone géographique, les aéroports parisiens et Roissy-CDG en particulier, demeurent les hubs du fret aérien français. Ils captent 83 % du fret avionné français et affichent un repli de 16,2 % : - 15,2 % pour Roissy-CDG (1,6 MT) et – 38,2 % pour Orly (54 724 T) relayé à la 3e place nationale derrière Bâle-Mulhouse qui progresse de 4,7 % (64 445 T). Suivent Marseille-Provence (51 300 T, - 14,1 %), Toulouse-Blagnac (47 900 T, - 27,7 %) et Lyon Saint-Exupéry (45 900 T, - 19,9 %). Avec Bâle-Mulhouse, Paris-Vatry en 9e position nationale se différencie grâce à l’augmentation sensible de ses vols charters cargo. L’aéroport marnais bondit de 331 % (12 380 T) ! Au 11e rang, l’activité fret de Nantes Atlantique s’apprécie également de 11,4 % (9 800 T).
Chute des capacités soutes
Pour Thomas Juin, le cargo sur les aéroports français pourrait être plus élevé « à condition d’ouvrir davantage les droits de trafic aux compagnies ». Au fret avionné s’ajoute les flux postaux. L’année 2020 accélère la chute de ces trafics observée depuis plusieurs années. En repli de 38,2 %, ils totalisent 135 000 T environ, 86 % étant traitées par les plateformes aéroportuaires parisiennes.
Comparé aux flux passagers, le cargo avionné et postal « a mieux résisté » rapporte Thomas Juin. En 2020, le nombre de voyageurs s’établit en effet à 70 millions contre 214 millions en 2019 (- 67,3 %). Maigre consolation, la baisse des aéroports français est inférieure à celle constatée sur les aéroports de l’Union européenne (- 73 %).
Si toutes les places nationales sont concernées par cette chute d’activité, celles de Paris, qui concentrent 51 % du trafic passagers national et le plus de vols long-courriers internationaux, sont les plus impactées (- 69,4 %). Avec un effet direct sur les capacités fret en soute, les mouvements des avions de passagers ont reculé de plus de 54 % en 2020 sur les aéroports français et jusqu’à – 56 % sur ceux de la région parisienne.
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